Par delà la tristesse du Dr. Devos et de l’UNESSA : la nécessaire réforme de la gestion hospitalière (DeMeFF)

Par delà la tristesse du Dr. Devos et de l’UNESSA : la nécessaire réforme de la gestion hospitalière  (DeMeFF)

  • 10 novembre 2023
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  • par La DeMeFF
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Suite à la publication récente d'une réaction du Dr Devos à une tribune du Dr Barrit pour la Délégation des Médecins Francophones en Formation (DeMeFF) , cette dernière tient à réagir sur la tribune du Dr. Philippe Devos pour l’UNESSA "attaquant personnellement notre co-président ULB. "

Les larmes de crocodiles 

La récente tribune du Dr. Devos n’est qu’un exercice de dérobade rhétorique : personnalisation du débat, sophisme de l’homme de paille, attaques ad hominem et menaces à peine voilée sur l’avenir de notre co-président. Cette démarche vise clairement à intimider et détourner l’attention des questions de fond soulevées par notre critique : la prise en otage de la population et des soignants contre subvention par certaines institutions qui refusent d’évoluer. 

L’itinéraire d’équilibriste du Dr. Devos, qui l’a mené du banc du syndicalisme médical à celui des gestionnaires hospitaliers pour l’UNESSA, n’est pas sans soulever des questions sur les risques de concentration de pouvoir et les conflits d’intérêts inhérents à de tels parcours. Les multiples casquettes qu’il a portées au fil des ans semblent influencer sa perspective, ce qui expliquerait l’anxiété palpable qui émanent de ses mots lorsqu’il est question de justifier des privilèges. 

Au sein de la nébuleuse des fédérations hospitalières, UNESSA se distingue par la collecte de plus de 6 millions d’euros de cotisations en 2022, avec des dépenses en ressources humaines avoisinant les 5 millions d’euros, des bénéfices nets de 450 000 euros et un patrimoine immobilier estimé à 1,5 million d’euros. L’affiliation simultanée de certains hôpitaux à plusieurs de ces associations soulève des interrogations légitimes sur la pertinence et l’efficacité de telles structures. Dans un climat de rigueur budgétaire, l’empilement de frais de représentation appelle à un examen attentif. De surcroît, en ces temps de crise sanitaire et économique, il est impératif que les ressources financières soient allouées avec discernement, priorisant avant tout l’amélioration des conditions de travail et la qualité des soins prodigués. 

La fin de la récréation 

Cette anxiété est un symptôme révélateur de la pertinence des problématiques mises en lumière par notre co-président. Il révèle une conscience, peut-être même involontaire, que le statu quo auquel s’accrochent les fédérations est intenable et que nos revendications pour une transformation sont fondées. 

Les fédérations hospitalières semblent privilégier la préservation de certains acquis, parfois bien éloignés de leurs missions, plutôt que de s’attaquer avec courage et honnêteté aux enjeux de fond. Sur le dossier des médecins spécialistes en formation, elles entravent l’évolution nécessaire de nos conditions de travail et de formation – les exemples d’abus ne manquent pas et ils défraient quotidiennement la chronique. L’heure n’est plus aux tactiques dilatoires. 

Nous n’acceptons pas la posture selon laquelle la participation des fédérations hospitalières au débat est une faveur conditionnée. C’est une responsabilité. Leur réticence à s’engager sans préalables dénote un mépris de classe et une incompréhension flagrante des besoins des soignants et de leurs patients. Devons-nous rappeler la paralysie qui les a frappé lors de notre grève ? 

Celui qui se ”crispe” sur les formalités dans un échange ouvert montre qu’il n’est pas en quête d’un véritable dialogue constructif vers une solution collective, mais, par ce prétexte, instrumentalise le débat pour perpétuer le statu quo. Les fédérations hospitalières doivent maintenant choisir : être des partenaires ou des vestiges d’une époque révolue. 

Nous appelons à une réelle concertation pour une réforme pragmatique et, sans menaces ou conditions. Les fédérations hospitalières doivent se rendre à l’évidence : le respect de la loi et de la transparence ne sont pas négociables. L’efficacité est une nécessité. La société évolue. La clarté de notre vision pour l’avenir de la médecine est sans équivoque, et nous persisterons avec ou sans leur collaboration. 


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